Le bon vieux matelas de laine cousu à la main de nos grands-parents a fait place à un véritable marché du sommeil. Le mal de dos, ce fameux « mal du siècle » a constitué un nouvel argument pour vendre des literies de plus en plus chères, de plus en plus sophistiquées. Comment s’y retrouver dans cette jungle où chacun nous promet le plus paisible des sommeils et des réveils enchanteurs ?
Mal de dos, mauvais matelas ?
Quelle aubaine pour les marchands de literie que ce nouveau mal du siècle ! Et qu’il était tentant d’accuser nos matelas pour résoudre un symptôme dont même les médecins ne comprennent pas toujours les causes. Il est vrai que la plupart des personnes se plaignent de se réveiller chaque matin avec les lombaires en vrac, et qu’il leur faut quelques minutes pour pouvoir retrouver leur mobilité et se lever. Comme il est étrange d’avoir mal au dos après de longues heures de repos, la logique s’impose : le matelas est mauvais !
Il faudrait peut-être aller voir du côté des intestins si l’on ne trouve pas un autre responsable du mal de dos. Durant la nuit, la digestion se poursuit et, au petit matin (vers 5 h), le gros intestin est en plein travail, la plupart du temps gonflé, et chargé de gaz. En position horizontale, son volume comprime la colonne lombaire.
Certaines personnes sont réveillées vers cette heure-là par le « mal aux reins », ou si elles se réveillent plus tard, se retrouvent parfois paralysées de douleur et doivent se tourner avec moult précautions pour pouvoir se lever. Un petit tour d’horizon de votre régime alimentaire ne serait peut-être pas superflu… pour ne pas céder trop vite aux arguments de votre marchand de literie et choisir un matelas en fonction de vos réels besoins.
Un matelas de qualité pour les fauchés : la mousse
Tout le monde ne peut pas investir des centaines d’euros dans un matelas super ergonomique. Les matelas en mousse proposent aujourd’hui un choix de densité et de qualité très appréciable. De 8 à 20 cm d’épaisseur, moelleuse, semi-ferme ou très ferme, la mousse polyéther ou polyéthane est confortable, résistante et est bien aérée pour éviter l’humidité.
Avantage : un bon confort pour un petit prix et sa légèreté pour le transport. On trouve pour un peu plus cher des mousses à soutien différencié, qui permet à deux dormeurs de poids différent de partager le même confort. On peut faire découper la mousse sur mesure ; sans garniture ni coutil, cela sera encore moins cher.
Pour les allergiques, le matelas en latex
Si vous avez le nez congestionné dès que vous vous couchez, que vous vous réveillez avec les sinus bouchés ou que des picotements de gorge et de nez surviennent au moment du coucher, vous êtes probablement sensibles aux acariens. Le latex est idéal pour vous : une matière saine, que n’apprécient pas les microbes ni les bactéries.
Assurez-vous que le matelas porte la mention « latex naturel ». Il est plus cher que la mousse, mais il ne nécessite pas de traitement anti-acariens. Bien entendu, si vous êtes allergique au latex… achetez un matelas pourvu d’un garnissage et d’un coutil assez épais pour vous isoler du latex.
Pour les adeptes de l’austérité, le futon japonais
Le futon est composé de couches de coton superposées et tassées, à l’intérieur d’une toile de coton. Le vrai futon japonais est très dur et est utilisé sur un tatami en paille de riz, très dur donc. On met souvent plusieurs semaines pour s’y habituer, mais ses adeptes sont tous unanimes : pour rien au monde ils ne reviendraient à un matelas classique.
Contrairement aux idées reçues, il remédie au mal de dos. Les fabricants occidentaux ont trouvé un compromis en insérant entre les couches de coton une « âme » en latex, offrant un moelleux supplémentaire, ou encore des fibres de coco alternées avec du latex.
Fibromyalgie ou douleurs corporelles : la mousse à mémoire de forme
Voici la dernière-née des mousses à dormir : visco-élastique, elle se moule à toutes les parties du corps et reprend sa forme instantanément, vous avez l’impression de dormir en apesanteur. Son prix peut être rédhibitoire, mais un compromis est possible en posant un surmatelas plus fin sur son ancien matelas. Si vous souffrez de problèmes ostéo-articulaires, arthroses, fibromyalgie, cette mousse évite les pressions sur les zones douloureuses.
Le sommier, le complément indispensable
Si vous achetez un bon matelas, quelle que soit sa matière, ne le posez pas sur un vieux sommier défoncé ou sur des lattes mal adaptées. Mais, c’est là un autre sujet, que nous traiterons dans un autre article.