Habiter dans un container : une maison tendance

Habiter dans un container : une maison tendance

Depuis plusieurs décennies, cette pratique venant tout droit des Etats-Unis a fait son apparition en Europe, avec plus ou moins de succès.

Les containers sont de grands cubes métalliques, aux parois métalliques ignifugées, isolées, et dont le sol est déjà installé. Les containers sont accessibles à un prix très économique.

L’utilisation de tels matériaux, déjà sur place et souvent laissés à l’abandon sur les ports, participe à une démarche écologique (en 2006, aux Etats-Unis, sur 7 millions de containers dans les ports américains, seuls 2,5 repartaient dans leurs pays d’origine).

Des projets novateurs dans le domaine

Cette nouvelle approche des bâtiments d’habitation n’est pas sans attirer artistes, urbanistes et architectes. Ils y trouvent un terrain d’étude pour leurs nouveaux projets tout en contribuant à la sauvegarde de l’environnement avec des constructions plus écologiques.

« Alors que de nombreuses personnes ont laissé s’amonceler les containers, des architectes et des designers écologistes se sont investis dans des projets de construction utilisant ces containers. Ils peuvent les modifier, les connectés entre eux, et permettre ainsi la création d’espaces modulaires pour un coût et une main d’œuvre plus économique ».

Des exemples reconnus dans le monde de l’urbanisme

Aux Etats-Unis : la moderne Redondo beach house, par De Maria Design, réalisée en 2006 par la société américaine De Maria Design, a été recompensée par le AIA Honor Award en 2007 pour Design Excellence/Special Innovation (AIA =The American Institute of Architects).

En Angleterre : London’s Container City. En réalité ce sont deux projets du Urban Space Management : la Container City I en 2001 et la Container City II (2002). Pour la Container City I, 20 containers furent utilisés et montés en seulement 4 jours, formant 15 studios destinés à l’habitat et au travail. Pour Container City II (2002), ce sont 30 containers qui furent utilisés et montés en 8 jours sur les quais de Londres, formant 22 studios. Et les commentaires de la presse britanniques furent très positifs : « Les containers peuvent se transformer en maisons des plus modernes et modulables, et l’espace obtenu est plus ou moins identique aux autres projets immobiliers » (The Sunday Times) et « Recycler de vieux containers est à la fois une réponse écologique et abordable à la crise de l’immobilier en Angleterre » (The Guardian).

En Ecosse : Le Cove Park est un centre international destiné aux arts et à l’industrie artistique en Ecosse. Fondé en 1999, il accueille des artistes et propose à la location des studios installés dans des containers se confondant à merveille avec la nature environnante. Cove Park s’est articulé autour de deux projets menés à bien en 2002 et en 2006. 6 containers ont ainsi donné naissance à 3 espaces de vie montés en… 3 jours. Le Cove Park prouvent que les équipements portuaires peuvent se fondre à souhait dans la nature. Comme posés près du Loch Long, ces habitations sont destinées à la location (week-end breaks, etc), une façon différente de profiter du grand air tout en participant à une organisation à but non lucratif.

Au Canada : All Terrain Cabin, un projet de Bark Design Collective, est avant tout un projet permettant de faire découvrir aux Canadiens qu’il est possible de construire et de contribuer à la sauvegarde de l’environnement en recyclant des matériaux.

En France : La ville portuaire du Havre a repris le concept des containers transformés en appartements pour héberger les étudiants en mal de logement. Inaugurée en août 2010 par la ministre Valérie Pécresse, cette nouvelle résidence universitaire peut accueillir au minimum 99 étudiants. Le résultat n’est malheureusement pas aussi plaisant que les projets présentés ci-dessus, mais la fonctionnalité a prévalu sur l’apparence et sur d’éventuels projets urbanistiques plus recherchés.

Le résultat : Des blocs de couleur sombre, qui tranchent vivement avec des projets lumineux comme Container City. Le projet havrais est resté en deçà des expectatives, même si le but premier était de concéder des prix de location accessibles aux étudiants (350 € pour 25 m2, comparés au 18 m2 des chambres universitaires). L’arrangement des installations s’est limité au minimum. Et les soucis de maintenance n’ont pas tardé à se présenter après quelques mois d’usage.

Aujourd’hui, la résidence semble avoir trouvé sa vitesse de croisière et donnera peut-être l’idée à d’autres villes de France de suivre cet exemple écologique et économique.

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