Si les jeux d’eau attirent autant de monde dans les parcs et jardins publics, ce n’est pas le fait du hasard. Les mouvements d’eau et les animations aquatiques offrent plus qu’un spectacle, une sensation de bien-être, d’apaisement et de vie.
Pour tous les amateurs de jardins en mouvement et jardins vivants, les jets d’eau, fontaines, ruisseaux et cascades sont aussi de précieux alliés en toutes saisons.
Jeux d’eau, mouvements d’eau et bien-être
«Le long du parcours, prenez le temps de faire une pause, et d’écouter l’apaisant bruit de l’eau qui coule au Gour Bleu ou au saut de la Forge.» Cette invitation est celle de l’office du tourisme du Jura, à propos de la visite des célèbres cascades du Hérisson qui attirent des milliers de promeneurs chaque année.
C’est que l’effet déstressant de l’eau n’est plus à démontrer. L’eau bougeante, l’eau bruissante, l’eau miroitante ont des effets sur notre psychisme et ce dès notre plus jeune âge (mémoire du ventre maternel ?). D’ailleurs, lorsque bébé refusait de s’endormir nos grands-mères, pour l’apaiser, plaçaient le berceau près de la fontaine… Infaillible!
Partant de ce principe décontractant et fascinant, la compagnie théâtrale O’NAVIO a créé le spectacle Où va l’eau ? pour les petits de 12 mois à 4 ans : «Tout doucement, on partage la confiance qui s’installe avec ces tout-petits, tout nouveaux spectateurs. Le bruit de l’eau rassure, apaise… On se sent bien.»
Le ministère de l’environnement canadien publie une étude particulièrement intéressante, L’eau, les arts et l’identité canadienne : au bord de l’eau, qui illustre l’importance culturelle de l’eau chez les divers peuples et dans l’histoire: «les mélodies de l’eau vont du puissant fracas des chutes et des vagues au babil des ruisseaux; les deux extrêmes ont un pouvoir inspirateur, l’un en raison de sa force et l’autre en raison de sa douceur.»
Nul étonnement donc que tant de sites en ligne proposent des «bruits d’eau» pour se relaxer ou s’endormir.
Le bruit de l’eau contre les bruits
C’est connu, le bruit que fait l’eau en chutant, cascadant, pleuvant, gazouillant et même murmurant, peut constituer un bon écran contre des bruits indésirables. Avez-vous déjà remarqué que, en vous approchant d’une fontaine ou d’un jet d’eau, les bruits des voitures, des discussions ou des enfants qui crient s’atténuent ?
Si le son provenant de l’eau est interposé entre le fond bruyant et la personne qui entend, l’efficacité antibruit est accrue. En extérieur, une eau sonore placée entre la maison et la route peut atténuer notablement la gêne provoquée par les véhicules par exemple. En intérieur, une fontaine dite de relaxation, placée entre le fauteuil où l’on a l’habitude de se reposer et l’accès vers la porte d’entrée donnant sur la cage d’escalier bruyante peut jouer le même rôle.
Le bruit de l’eau, continu et harmonieux, est une technique de designer paysagiste fréquemment utilisé dans les jardins urbains notamment.
Dans les bureaux et les espaces de travail aménagés, le son d’une eau qui coule favorise la concentration en estompant les bruits susceptibles de distraire où gêner.
Au bord d’une piscine, le bruit d’un ruisseau, d’une cascade ou d’une chute apporte un supplément relaxant à l’effet baignade.
L’eau qui bouge est purificatrice
Une eau en mouvement est une eau qui ne croupit pas. Petit ruisseau, cascade ou jeux d’eau à l’aide de lames ou de jets, sont des moyens d’oxygéner l’eau.
La présence d’oxygène garantit la vie d’une part, et l’oxydation d’autre part. Indépendamment de la couleur, une eau qui bouge permet d’obtenir une meilleure qualité biologique et bactériologique du bassin.
Le principe est si vrai qu’il constitue la base même du concept de baignade naturelle, ou piscine écologique, en se fondant sur le pouvoir auto épurant que ce type d’eau possède naturellement dans les torrents de montagne et les rivières à débit pas trop lent. Reste que si les truites sont des poissons qui aiment ces eaux assez «propres», carpes et poissons rouges préfèrent des eaux plus chargées en matière. Attention donc dans le cas d’élevage d’ornement.
L’eau miroitante, spectacle changeant
L’eau comme miroir de son environnement n’a pas captivé que Narcisse. Plans d’eau en grands bassins, en étangs ou en chemins d’eau ont depuis longtemps orné les parc des plus grandes demeures.
Beaucoup de municipalités utilisent le miroir d’eau, avec ou sans animation de jets, pour donner une dimension nouvelle à l’espace. Le grand miroir d’eau des quais, à Bordeaux, offre une image changeante en fonction de la lumière, de la nébulosité, du vent… et ce ne sont que quelques millimètres d’eau sur de la roche noire!
Dans un jardin d’hiver lumineux, ou un hall, cet effet peut être utilisé en plus petite taille, sans risque pour les enfants.
À l’extérieur, une jolie vasque ou un bassin circulaire peu profond offre un effet similaire. Accompagné d’un mouvement lié à la présence d’un jet, d’une cascade en lame d’eau ou d’une fontaine, l’effet miroir se transforme en scène mouvante aux multiples reflets.
L’eau, ressource rare et cher
Fontaines, jets, cascades ou ruisseaux artificiels ne s’accompagnent pas spécialement de gaspillage d’eau ou de dépense élevée. Pour préserver la ressource en eau, il est utile de prévoir ces aménagements dans des lieux qui bénéficient d’un ombrage aux heures les plus chaudes de l’été, par un arbre ou un mur, afin de limiter l’évaporation. Une eau en mouvement se réchauffe d’ailleurs moins vite qu’une eau stagnante. Les jets et grands jeux d’eau sont à stopper dès qu’il y a du vent, afin d’éviter les déperditions par éparpillement.
L’eau doit faire l’objet d’un circuit en boucle, par pompage ou pompage filtrage, sachant que l’énergie, pour faire fonctionner le système, peut être photovoltaïque par exemple.